mardi 8 novembre 2016

Les belles rencontres



Arles, juillet 2016.



Nous étions à la Bourse du travail, il y avait des photos et des livres partout. Denis Dailleux passerait bientôt signer son dernier livre. On pensait revenir pour l'occasion. J’avais apporté des boîtes de toutes tailles et de toutes couleurs, soigneusement gansées de tissu, avec des photos dedans. J’ai montré des livres en calque, en velin d’arches, d’autres qui se déplient et se déploient en tous sens. (J’avais un grand sac que je trimballais avec moi dans les rues arlésiennes.) Didier Ben Loulou est venu saluer Arnaud Bizalion. Un éditeur qui exposait au stand d’à côté faisait de petits sauts derrière nous pour essayer de voir depuis derrière nos épaules. Moi, j’essayais stoïquement de ne rien laisser glisser : toutes les tables étaient déjà couvertes de livres et j’avais pris mes jambes comme support. 
L’éditeur restait bienveillant et imperturbable.
J’allais repartir. J’étais contente de notre discussion. C’était agréable et intéressant. Un bon moment, comme on en passe parfois à Arles. J’ai commencé à remballer.
Il y a eu un silence. Il a regardé devant lui et il a dit : J’éditerai bien l’un de vos livres, mais il n’est pas ici. J’ai essayé de réfléchir très vite pour trouver le livre qui manquait.
- Je ne me rappelle plus son nom. Un petit livre.
- Ah oui. Celui qui n’ose pas se montrer et se cache timidement ? (il était au fond de mon sac, planqué entre deux projets plus larges d’épaule, je ne l’avais pas sorti)
- C’est ça. Je l’ai vu sur la table de présentation du festival de La fontaine Obscure, seul au milieu des autres. Fragile et vulnérable. Je me suis approché intrigué. Je l’ai ouvert et je ne l’ai pas lâché.
- Je voulais un livre pauvre…
- Il pourrait l’être moins…
- C’est très intime comme livre.
- Oui, c’est vrai et c’est ce qui m’a touché.
- Je crois que si on est au plus juste de notre vérité, tous peuvent se l’approprier.
- C’est ce qui s’est passé. J’y étais.
- C’est donc vous qui l’avez acheté ? J’en ai vendu un.
- Non, ce n’est pas moi, mais je pourrais le publier.


Et depuis...
http://www.arnaudbizalion.fr/fr/photographie/52-ce-qu-on-appelle-aimer-9782369801.html




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